Skip to content

21 septembre 2013

1- L’interdiction d’explorer les gaz de schiste : une violation du principe de précaution ?

by D.Venet

L’interdiction d’explorer les gaz de schiste : une violation du principe de précaution ?

Les opposants au gaz de schiste en France font valoir le principe de précaution, évoquant les risques  potentiels qu’une telle production pourrait faire courir à l’environnement.   Mais n’est-ce pas plutôt l’inverse ? En effet, dans toute décision de ne pas faire, il y a une forme de prise de risque : assumer les conséquences de la non-action.   Dans le cas précis, l’enchaînement est le suivant :

– Le coût du gaz aux États-Unis a plongé du fait de la production de gaz de schiste un niveau de 3 à 4 $/mmbtu, à comparer à un prix en Europe de 11 à 12 $ /mmbtu.

• Le gaz étant très bon marché, les producteurs d’électricité américains ferment leurs centrales charbon et les remplacent par des centrales à gaz ; aux États-Unis, le gaz expulse le charbon que la production d’électricité.

• le charbon américain perdant des débouchés du fait de la fermeture des centrales électriques voit son prix baisser et recherche de nouveaux marchés

• ce nouveau marché est l’Europe, où le prix du gaz reste élevé car il n’y a pas d’alternative aux importations puisque le gaz de schiste n’est pas produit.

• En Europe, les électriciens ferment les centrales électriques à gaz et utilisent les centrales électriques à charbon : En Europe, c’est le charbon qui expulse le gaz de la production d’électricité.

• Or une centrale électrique à charbon est beaucoup plus polluante qu’une centrale électrique à gaz ; elle génère 2 fois plus de CO2 par kwh électrique produit, plus toute une série d’autres polluants (particules, SOx, NOx, etc…), la centrale  gaz ne produisant pour sa part que du CO2 et de la vapeur d’eau.

• Le marché européen du CO2 ne fonctionnant pas, le prix du CO2 reste à des niveaux beaucoup trop bas pouvoir valoriser  l’avantage du gaz en termes d’environnement. La compétitivité européenne serait d’ailleurs affectée si il en était autrement, et le Parlement Européen a récemment démontré qu’il en était conscient en refusant de réduire drastiquement les quotas CO2 attribués gratuitement.

Aujourd’hui, force est de constater que les USA dont on ne peut pas dire qu’ils soient les chantres de la lutte contre le changement climatique sont dans les faits en train de réduire très significativement leurs émissions de CO2 alors que les Européens vertueux au plan des déclarations sont en fait en train d’augmenter considérablement leurs propres émissions. En conclusion, la décision de ne pas explorer le gaz de schiste  pour éviter des risques potentiels (mais probablement traitables) a pour conséquence une augmentation immédiate et certaine de la pollution atmosphérique en Europe. Une telle décision est en ce sens contraire au principe de précaution, qui voudrait dans ce cas que l’on fasse les recherches nécessaires et que l’on réalise une comparaison entre les inconvénients de la production du gaz de schiste et ceux de la production d’électricité au charbon.

This post is also available in: Anglais

Read more from Liquid Natural Gas, LNG

Comments are closed.